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PRISE EN CHARGE DES RUPTURES DU LIGAMENT CROISÉ ANTÉRIEUR PAR PLASTIES LIGAMENTAIRES 3 : Les principaux risques liés à l’intervention chirurgicale

Les principaux risques liés à l’intervention chirurgicale

Bien que cela soit exceptionnel, l’état de votre membre peut toujours être pire après l’intervention, qu’avant l’intervention. L’intervention chirurgicale n’est donc réalisée que si votre gêne est importante, ou que pour reprendre une pratique sportive spécifique vous acceptez un risque que nous cherchons, toujours, à minimiser.

Une infection nosocomiale (apparue dans les suites de l’intervention) est encore plus rare lors des techniques arthroscopiques. Cependant, en cas de douleur importante, de fièvre inexpliquée, de rougeur ou d’écoulement purulent à l’épaule ou sur la cicatrice, il vous faut venir consulter en urgence.

Re rupture du transplant : 1,5 à 3% (référence : Bone Joint Journal  2013 ;95-B :623-8.), pouvant amener à une nouvelle instabilité de votre genou et à une ré intervention.

Raideur du genou. Il n’est pas rare  de ne plus pouvoir faire de « talon-fesse » et de s’accroupir.». Plus rarement, le genou conserver une « raideur » gênante, avec soit l’impossibilité d’étendre en le genou, soit de le plier de façon satisfaisante. 
Le chirurgien peut parfois proposer d’effectuer une « mobilisation sous anesthésie » (il sera alors « plié » » sous anesthésie au bloc opératoire), ou de réaliser une « arthrolyse  par arthroscopie au bloc opératoire» dans le but de libérer les adhérences par technique arthroscopique. Enfin, de façon exceptionnelle, nous pouvons être amenés à sectionner le transplant.

Douleurs résiduelles. A terme, elles sont peu fréquentes, sauf si le chirurgien a été obligé de retirer tout ou partie d’un ménisque.
En effet, la survenue d’une lésion du ménisque en plus de la rupture du tendon est un élément de moins bon résultat de l’intervention.

Complications liées au prélèvement du transplant. 
En cas de prélèvement tendineux (DIDT ou  DT4) des douleurs à la face interne de la cuisse peuvent être gênantes ; pour éviter, nous vous conseillons de masser de haut vers le bas la face interne de la cuisse, de glacer, de faire des exercices d’étirements et d’extension du genou.  
En cas de prélèvement « tendon rotulien », il peut persister des douleurs de rotule, et exceptionnellement survenir une fracture de rotule ou du reste du tendon rotulien.

Dégradation du genou malgré l’intervention. 
Les dégâts survenus lors de l’accident peuvent avoir été suffisamment importants pour que votre genou « s’abime » malgré l’intervention ; il peut malgré tout  apparaître une arthrose (usure du cartilage), ou une déchirure du ménisque… Cependant, ceci est nettement moins fréquent si votre genou a été opéré suffisamment tôt (Bone Joint Surgery, 2013 ; 95-B :59-64).

Lésions vasculaires et nerveuses : 
elles sont exceptionnelles mais décrites dans « la littérature médicale ».Elles peuvent êre gravissime et laisser des séquelles graves avec paralysie ou insensibilité de la jambe ou du pied.

Phlébite et embolie pulmonaire : 
Il s’agit de la constitution d’un caillot dans une veine (phlébite) , pouvant  migrer dans les vaisseaux du poumon : c’est alors une « embolie pulmonaire ». Cette complication est peu fréquente et prévenue en grande partie par la prescription des anticoagulants (non systématiques). Cette complication est plus fréquente si vous ou un membre proche de votre famille a déjà eu une phlébite, si vous fumez, prenez la « pilule » (œstro progestatif), ou si vous avez un surpoids important, un diabète...

Un syndrome algo neuro dystrophique : il s’agit du système nerveux sympathique qui ne fonctionne plus normalement. Cela peut provoquer des douleurs très importantes, souvent associé à un gonflement, ou des périodes qui alternent un genou « froid puis chaud » ou « transpirante ». L’évolution est très lente. La meilleure façon d’éviter cette complication est une bonne prise en charge des douleurs après l’intervention. Si les antalgiques prescris sont insuffisants, discutez-en rapidement avec votre chirurgien ou votre médecin généraliste.


N’hésitez pas à poser à votre chirurgien, toutes questions que vous jugerez utiles.
Dr Philippe Planté Bordeneuve et l’équipe soignante.