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HALLUX VALGUS

LE PIED
Nos pieds ont un rôle essentiel pour notre équilibre. L’OMS en 2010 préconise de réaliser 10 000 pas par jour pour être en bonne santé. Mais comment faire lorsque nos pieds sont douloureux ?
En consultation, j’analyserai l’origine du problème et vous proposerai des soins médicaux et parfois chirurgicaux pour vous soulager.


Hallux valgus

Définition
L’hallux valgus est une pathologie fréquente touchant environ 10 % de la population.

Il définit la déformation que nous pouvons observer lorsque notre gros orteil part vers les autres orteils. Le pied devient alors douloureux à cause des chaussures et les autres orteils, n’ayant plu leur place, peuvent former des griffes elle aussi douloureuses. 

Les causes sont nombreuses: génétique (30 %), liées à l’âge, le sexe, la forme naturelle de l’avant-pied, Etc. Le port de chaussures étroites et avec talons ainsi que la sédentarité et l’obésité ne font qu’accentuer la déformation.

L’évolution de l’hallux valgus est progressive et inéluctable.
Certains traitements médicaux permettent de ralentir l’évolution lorsqu’il est souple et réductible, mais seule la chirurgie arrive à soulager efficacement les pieds plus déformés et raides.

L’hallux valgus provient d’un déséquilibre tendino-musculaire du premier rayon. Qu’il est installé, la déformation osseuse va évoluer, avec l’apparition d’un « oignon » au bord médial de l’avant-pied. Cet « oignon » est formé par la tête du premier métatarsien.
Il rentre en conflit avec les chaussures et devient douloureux. 

Puis c’est au tour du second orteil de se déformer en griffe lorsqu’il est repoussé le gros orteil. Cette griffe doit être traitée dans le même temps opératoire que l’hallux valgus et ne peut être prise en charge isolément, sans quoi la griffe récidivera.
Une fois que ce déséquilibre est installé et fixé, seule la chirurgie est efficace.

Quand consulter un chirurgien ?
L’indication chirurgicale peut être posée dès que le pied est douloureux. La chirurgie uniquement à visée esthétique ou préventive est à éviter, car elle peut créer une douleur.

Quand se faire opérer ?
Il n’y a pas d’urgence.
En revanche, la déformation plus évoluée avec l’atteinte du 2e rayon est plus difficile à traiter et les délais de récupération plus longs.

Comment préparer l’intervention pour avoir le meilleur résultat ?
Le délai de récupération d’un pied non douloureux dure environ 6 semaines et peut aller jusqu’à 3 mois selon la gravité de la déformation.
Une rééducation et une auto-rééducation préopératoire peuvent être nécessaires afin d’optimiser le résultat fonctionnel.

Que doit-on apporter à la consultation du chirurgien ?
Il faut apporter des radiographies récentes en charge du ou des pieds déformés de face et de profil je vous demanderai un compte-rendu opératoire si vous avez déjà été opéré.
Si vous avez des semelles, apportez-les.
Quels sont les principes du geste chirurgical ?
L’objectif de l’intervention est de réaxer du premier rayon, tout en corrigeant les orteils en griffe.
Pour cela, je réalise des gestes osseux appelés ostéotomies, ainsi que des gestes sur les parties molles (rétractées ou étirées) permettant ainsi de redonner en équilibre au premier rayon et au rayon latéraux.

Qu’est-ce que la chirurgie percutanée ?
La chirurgie percutanée est un outil supplémentaire.
Elle consiste à réaliser les mêmes gestes sur les os, sans ouvrir la peau et les parties molles pour voir. Pour cela, j’utilise des outils spécifiques et les rayons X pour voir les os à travers la peau.
Je réalise de petites incisions cutanées d’environ 2 à 3 mm. 

Cette technique apporte un intérêt esthétique, mais également et surtout un intérêt dans la récupération de la fonction et le risque de complications. Mais elles comportent également des risques qui leur sont propres. 
Actuellement cette technique est enseignée par le GRECMIP, regroupant des chirurgiens experts dans ce domaine. Cet outil est à réserver pour certaines indications et doit être utilisé en complément des chirurgies plus classiques qui ont toujours leur intérêt et qui ont montré leur efficacité.

Comment se déroule l’intervention chirurgicale ?
L’hospitalisation pour cette chirurgie peut être réalisée en ambulatoire.
L’intervention peut être réalisée sous anesthésie loco-régionale ou générale. La durée opératoire peut varier de 30 minutes à 2 heures selon la complexité du geste chirurgicale.
De retour dans sa chambre, l’équipe paramédicale surveille la douleur. Un premier lever est réalisé avec la chaussure spécifique, afin de contrôler la possibilité de retour à domicile.
Si le chirurgien, l’anesthésiste ou l’équipe hospitalière remarque une difficulté pour le patient à retourner à son domicile, la sortie est alors reportée au lendemain.

Comment se déroulent les suites opératoires ?
Le patient peut marcher dès le soir de l’intervention avec une chaussure spécifique.
Le pansement ne doit pas être retiré pendant les 15 premiers jours et jusqu’à la première consultation de contrôle avec le chirurgien.
Un traitement anticoagulant est prescrit pour limiter la survenue de phlébites pendant une semaine et adapté selon la reprise de la marche (dois être supérieure à 20 minutes de marche par jour).
Une surveillance des plaquettes est demandée à l’infirmière deux fois par semaine et contrôlée par le médecin traitant afin d’arrêter le traitement anticoagulant s’il présente un effet secondaire.
Vous pourrez mobiliser doucement votre gros orteil dès le premier jour pour entretenir les amplitudes articulaires. 
À 15 jours, je vous revois pour retirer et refaire le premier pansement qui avait été réalisé au bloc opératoire. 
À 6 semaines, nous ferons une première radiographie en charge.
À ce moment, je confirmerai l’arrêt du port de chaussure spécifique et la reprise des activités quotidiennes (marche, conduite de véhicule, reprise du travail…)
À 3 mois, vous pourrez reprendre toutes vos activités physiques en particulier le saut, la course à pied et tous les sports qui nécessitent ces deux actions.
En cas de gêne avec le matériel, vous pourrez prendre rendez-vous afin de programmer son ablation. Celle-ci ne peut être envisagée qu’une fois la consolidation obtenue, soit 1 an après l’intervention.

Y a-t-il des complications à cette chirurgie ?
Comme dans toute chirurgie, les risques anesthésiques et chirurgicaux sont présents.
Les complications peuvent être précoces telles que l’infection du site opératoire, la survenue de phlébite et des complications ou plus tardives telles que : la non-consolidation, la raideur, du matériel gênant et la récidive de la déformation. Une complication de type algoneurodystrophie peut également survenir.
Est-ce que cette déformation peut récidiver et que doit-on faire ?

Oui, cette déformation fait partie d’une évolution naturelle liée au vieillissement et à un mode de vie spécifique. Le geste chirurgical ne permet pas de guérir cela. Cette récidive peut prendre plusieurs années à se déclarer de nouveau.
Il faut alors contacter son chirurgien et reprendre rendez-vous.

Rédigé par le Dr C. Franqueville et toute l'équipe.